Ecoconstruction : la culture de micro-algues dans les bâtiments

Longtemps la part des secteurs résidentiel et tertiaire dans l’émission de gaz à effets de serre était équivalente à celle de l’industrie : 17.7%. Et lorsque l’on tient compte de la part du secteur dans les émissions associées à la production d’électricité et au chauffage urbain, l’impact du secteur du bâtiment grimpe à 23.3%.

Face à ce constat alarmant, de nombreuses initiatives ont été lancées partout en France. Une piste pour réduire ces émissions pourrait être la culture de micro-algues dans les bâtiments.

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Bâtiment aux façades équipées de système de culture de phyto-plancton, intégré dans son environnement urbain

La culture de micro-algues dans les bâtiments, un débouché prometteur

Soutenue par le cabinet d’architecte X-TU, AlgoSource Technologies, le laboratoire GEPEA et des bureaux d’études, l’initiative est prise très au sérieux et commence à livrer des résultats encourageants. 4 principaux bénéfices motivent la culture de micro-algues dans les bâtiments :

  • Les micro-algues ont besoin de CO2 pour croître : c’est donc une source de captation de ce gaz à effets de serre.
  • Elles produisent de la biomasse qui peut être transformée à terme en source d’énergie.
  • L’industrie de la cosmétique recherche ce type d’algues : c’est donc un moyen de valoriser cette production (le kilo d’algue séché est vendu entre 7 000 et 20 000€).
  • Intégré sur la façade des bâtiments, le système de culture d’algues permettrait de réguler l’atmosphère des bâtiments, réduisant sa consommation énergétique.
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Projet d’immeuble aux façades équipées du dispositif, au coeur du quartier de la Défense

En effet, X-TU envisage de poser le système de culture de micro-algues sur la façade des bâtiments. Les micro-algues sont placées entre deux parois de verre alimentées en eau et en CO2, formant un « double mur-rideau photosynthétique » également appelé « photobioréacteur plan intensifié ». Comme l’explique Olier Scheffer, le responsable R&D de l’agence X-TU, « il s’agit en fait de sorte de panneaux solaires thermiques où les micro-algues poussent dans une lame d’eau de quelques centimètres d’épaisseur comprise entre deux parois en verre »

Ces parois sont disposées sur toutes les façades des bâtiments, offrant un aspect visuel unique, dont la couleur pourra changer en fonction des algues cultivées (des tons de vert, brun, rouge ou bleu).

Les micro-algues sont dans les océans l’un des principaux puits de captation de carbone de la planète. Si on développait demain très largement ce système d’algo-culture verticale, une bio-façade pourrait capter 3 à 5 fois plus de CO2 que les espaces verts de nos villes !

Voici une petite vidéo réalisée par Le Monde qui explique les tenants et aboutissants de cette technique qui révolutionnera peut-être notre quoitidien d’ici quelques années :


Des_algues_dans_nos_villes par universcience-lemonde

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